Comment présenter son livre au public ?

Bonjour à tous,

Depuis le début de l'année, j'essaie de vous proposer régulièrement des interventions d'autres blogueurs et blogueurs sur l'écriture. C'est toujours un plaisir de vous proposer d'autres styles de rédaction et d'autres articles sur des sujets que je ne maîtrise pas forcément — ou pas forcément aussi bien que mon invité. Aujourd'hui, Jérôme of Writing and Being Read vous propose un article sur Savoir parler de son livre en public. Un sujet que je ne maîtrise pas du tout par moi-même et qui m'intéresse donc beaucoup.

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Bonne lecture !

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L'année où j'ai eu 13 ans, je passais des vacances ennuyeuses dans le bar où vivait ma grand-mère. C'était un été particulièrement chaud, je me souviens de l'air qui ondulait entre les murs de béton des bâtiments et du soleil qui nous écrasait.

Mon grand-père était une vieille dame aux cheveux blancs. Elle était gentille et gentille, mais n'attirait guère le jeune garçon que j'étais et, au J'avais peu de talent pour les relations sociales. Fils unique et sans ami, j'ai passé ces longues vacances immergées dans des cahiers de travail pratiques que j'ai noircis à l'encre pour raconter les histoires d'aventure qui ont peuplé mon esprit.

Ma grand-mère, en tant que femme de son temps, m'a conseillé ce qu'un garçon de mon âge devrait faire : « Vous devriez sortir de l'appartement par un temps pareil. « Non, grand-mère. Je suis bien ici. « Mais ne voulez-vous pas vous faire des amis ? Voulez-vous que je demande aux enfants du voisin de jouer avec vous ? « Non, grand-mère, je n'en ai pas envie. Laissez-moi vous écrire.

À l'âge ingrat de l'adolescence, je n'accorde aucune valeur au verbiage ennuyeux d'une vieille dame bienveillante et je suis resté dans l'obscurité froide de mon monde imaginaire. Car pour me réconforter dans ma décision, je me suis appuyé sur le fantasme romantique de l'écrivain solitaire et taciturne qui oublie sa douleur en la mettant sur du papier ou en la noyant au fond d'une bouteille de whisky (merci, M. Hemingway).

Il a duré tout l'été. Parfois, elle J'ai cédé, parfois je me suis laissé convaincre et j'ai erré sans but près du terrain de jeu déserté. Alors que mon entêtement à m'enfermer grandissait, son agacement grandissait à tel point que, à la fin de cet été sans fin, nous étions tous les deux heureux que je retourne à l'école.

Ce que ma grand-mère ne savait pas, comme je le faisais à l'époque, c'est que : — 1 — j'ai découvert une passion pour l'écriture qui ne se tarirait jamais et — 2 — Cette passion m'amènerait tôt ou tard à sortir de chez moi et à parler aux gens... que ça me plaise ou non.

La mort programmée de l'artiste maudit

Trente et un ans plus tard, l'homme avait inventé le livre électronique, l'impression à la demande, l'auto-édition, et mon fantasme de l'écrivain torturé avait duré longtemps.

Certes, l'auteur a impérativement besoin de s'isoler pour créer. La littérature reste un art solitaire qui passe par un retrait du monde. Il doit pouvoir s'immerger pleinement dans sa bulle créative et dans le univers qu'il façonne. Cependant, l'artiste d'aujourd'hui sait que la rédaction du livre ne représente que la moitié du travail. En tant qu'entrepreneur, il doit faire entendre sa voix pour amener son existence et celle de son travail à la connaissance du monde et il doit crier d'autant plus fort que la concurrence est grande.

Cependant, elle n'est pas grande, elle est gigantesque. Tous les auteurs, qu'ils soient auto-publiés ou publiés, doivent promouvoir leur dernier roman, faire des interviews, échanger avec les lecteurs lors des dédicaces, tenir des conférences, négocier leur contrat avec un éditeur ou un agent... Bref, tout le monde doit parler de son livre en public.

Quant à ceux qui persistent dans le fantasme de l'écrivain maudit, ils boivent leur whisky seuls et dans l'indifférence générale.

Le chemin de l'autre

Trois décennies après l'été passé chez ma grand-mère, j'ai fixé la date de publication de mon premier roman, et peu de gens étaient plus fiers que moi à l'époque.

Après tout, j'ai eu raison d'être fier. J'avais passé beaucoup de temps et de l'énergie sur ce livre. J'ai été satisfait du résultat. Mon partenaire avait hâte de le voir dans la librairie... mais le reste du monde ? Il s'en fout complètement. J'étais encore une autre étrangère à avoir posé un autre roman, comme des centaines d'autres chaque année. Pourquoi diable le monde s'intéresserait-il à notre travail ? Pourquoi serait-il à lui de faire l'effort de venir vous voir ?

C'est donc à nous d'aller le voir. C'est à l'artiste de voyager pour lui parler. Je ne dis pas de marcher dans la première moitié du chemin et d'attendre que le public fasse l'autre moitié. Non, nous devons marcher jusqu'à lui ; car le monde ne nous doit rien. Il ne nous a pas demandé d'écrire un livre. Et si on veut qu'il s'y intéresse, il faut le convaincre que ça en vaut la peine.

Pour que vous ayez cette occasion, cette chance de parler de votre travail, vous devez être proactif. Contrairement à la réactivité, l'auteur proactif ne s'assoit pas judicieusement en attendant de recevoir une visite, un courriel ou un appel téléphonique à communiquer au sujet de son livre. L'auteur proactif se lève de sa chaise et se rend chez le spectateur qui se promène entre les étagères de la librairie. C'est lui qui envoie un e-mail aux stations de radio pour demander une interview. C'est à nouveau lui qui propose de tenir des conférences, des ateliers lors d'événements liés à son livre. Lorsque vous avez franchi ce pas, lorsque vous avez fait votre chemin vers l'autre, vous êtes sur scène et le spectacle peut commencer.

De quel genre de spectacle s'agit-il, pouvez-vous me demander ? C'est un spectacle de strip-tease... et vous êtes l'attraction.

😉 Se déshabiller

Il vous reste à créer un lien avec votre interlocuteur. Qu'il s'agisse d'un lecteur, d'un journaliste, d'un auditeur de radio ou d'un éditeur, le lien avec eux ne peut passer que par l'émotion. C'est grâce aux capacités empathiques de votre interlocuteur, à sa capacité à s'identifier à vous et à votre discours que vous pouvez le toucher et capter son attention.

Pour ce faire, vous devez vous ouvrir à votre public et lui donner toutes les clés pour comprendre votre roman, faites-lui entendre d'où il vient. En d'autres termes, vous devez faire en public ce que vous avez l'habitude de faire seul devant votre clavier : vous mettre à nu.

Parce que si un livre ne parle que d'un seul sujet, ce sujet est toujours l'auteur lui-même. Quand un écrivain verse ses tripes, sa sueur et son énergie dans une histoire, il met forcément une partie de lui-même sur le papier qu'il assombrit. C'est ce qui intéresse votre public : la partie intime et personnelle qui se cache derrière votre livre.

De toute évidence, entrer dans un spectacle de strip-tease en public peut vous effrayer. C'est tout à fait normal. Vous pourriez alors être tenté de vous réfugier derrière l'intrigue de votre roman, d'en lire le résumé à haute voix, car c'est facile et rassurant. C'est également une erreur. Vous n'avez pas besoin de réciter votre quatrième couverture. Il est déjà disponible pour tous ceux qui peuvent retourner votre livre.

Bien sûr, vous devez inévitablement aborder ce sujet. Donnez un aperçu de ce que le lecteur achètera. Mais une ou deux phrases suffisent amplement. Allons Commencez par ceci :

C'est l'histoire d'un gars

Notre Dame de Paris raconte l'histoire d'un sonneur de cloche à bosse qui tombe amoureux d'une belle gitane en danger de mort dans le Paris du XIXe siècle.

Oliver Twist raconte l'histoire d'un orphelin pauvre qui a été maltraité dans l'Angleterre victorienne. Il va fuir ses bourreaux à Londres, mais son passé va le rattraper.

Dans Song of Ice and Fire, c'est l'histoire du royaume fantastique de Westeros dont le roi meurt prématurément. Les prétendants au trône mèneront alors une guerre impitoyable pour le pouvoir.

Tous les romans, aussi complexes soient-ils, peuvent être résumés en quelques mots. C'est, en fait, un excellent exercice qui vous aidera à capturer l'essence de votre roman. Ce résumé devrait placer les principaux protagonistes, le lieu, l'heure et LA ligne principale de l'intrigue. Il doit également rester ouvert afin de donner envie à votre interlocuteur d'en savoir plus. Le résumé réussi d'un livre inconnu devrait normalement susciter la question. « Et alors ? ». S'il vous plaît, n'en dites pas trop.

L'histoire derrière l'histoire

Une fois que vous avez résumé votre roman, vous pouvez passer à ce qui intéresse vraiment votre interlocuteur : l'histoire derrière votre livre. Celui que votre livre révèle à votre sujet. Et le strip-tease commence.

😉 Pourquoi faire cela ? Parce que raconter une histoire personnelle est le meilleur moyen d'entrer en contact avec votre public. Avez-vous déjà remarqué l'effet que l'histoire d'une anecdote a sur nous au milieu d'une présentation ennuyeuse ? Cela nous réveille, parce que nous sommes branchés pour nous intéresser aux histoires et pour nous identifier à celui qui les raconte.

Les histoires personnelles nous inspirent et nous permettent de ressentir un message autant que nous le comprenons. Il s'agit d'un mécanisme instinctif partagé par tous les individus de toutes les cultures. Il est aussi vieux que les histoires de chasse imitées par nos ancêtres de Néandertal, et il a fait ses preuves à maintes reprises.

Pour que ce lien émotionnel soit un succès, votre histoire doit suivre certains règles :

1 — Préparez-vous en amont

Vous devez être clair dès le départ. Sachez où vous allez éviter les picotements et les hésitations. À l'ère des réseaux sociaux et de la restauration rapide, le temps disponible pour le cerveau est réduit à une peau de chagrin. Si votre interlocuteur n'est pas captivé dans les trente premières secondes, il est perdu.

Si vous êtes gêné ou nerveux à l'idée de vous lancer dans ce type d'expérience, je vous invite à :

  • répétez seul devant le miroir de votre salle de bain,
  • utilisez des techniques de développement personnel pour réduire votre frayeur de scène et vous sentir plus à l'aise. Si vous souhaitez travailler sur ce point, vous pouvez lire cet article : Comment surmonter la peur.

2 — Votre histoire doit être personnelle

Ne racontez pas ce qui s'est passé à un ami ou à un ami du cousin de votre collègue.

Pour toucher votre interlocuteur avec votre histoire, pour s'identifier, le principal protagoniste doit être vous. Parlez à la première personne et partagez ce que vous avez ressenti.

3 — Le

conflit Ce qui rendra votre histoire intéressante, c'est le conflit.

La bataille qui se déroulera entre vous et un obstacle tel qu'une émotion, un handicap, une situation dont vous avez été victime, etc.

Plus le conflit est important, plus vous serez captivant. Vous avez le droit d'embellir, de romancer un peu la vérité (vous êtes un écrivain après tout !) , mais il faut être honnête. C'est une part authentique de votre vie que vous racontez.

4 — Soyez précis

La précision ajoute de la crédibilité et du réalisme à votre histoire.

Par exemple, ne dites pas « un jour », mais « samedi » ou « 5 octobre ».

Ne dites pas « il y en avait plusieurs », mais « il y en avait cinq », etc.

5 — Jouez les dialogues

Si votre histoire implique plusieurs personnes qui parlent d'un sujet, je vous invite à « jouer » les dialogues de ces personnes, plutôt que de les raconter.

Évitez les mots « Il m'a dit ça... » et « Je lui ai dit que... » Jouez en tant que votre pour un court dialogue.

Cela demande un peu de talent d'acteur, non plus, mais on ne vous demande pas de gagner un Oscar ou de faire un one-man show. Cela rend le récit beaucoup plus vivant et il gagne en impact.

6 — Épiphanie

Comme votre roman, votre histoire doit avoir une fin, une morale. Le moment du cours où vous avez compris qu'un changement était nécessaire, celui qui vous a peut-être engagé à écrire votre livre, ou celui qui vous a fait comprendre le sens profond de votre roman. Bref, une révélation, de petite ou de grande importance, qui doit être courte pour être inspirante et pouvoir être répétée.

Dans la mesure du possible, assurez-vous que votre révélation soit positive. Vous préféreriez que votre interlocuteur vous laisse avec un sourire et un pas léger plutôt qu'avec les épaules basses et le moral dans les chaussettes.

Une « morale » positive est toujours plus inspirante, et elle enseigne sans donner de conférences (personne n'aime ça).

Un exemple ?

Si vous voulez un exemple, je vous invite à relire l'introduction de cet article.

Avez-vous été intrigué par mon anecdote sur ma grand-mère ? ... assez pour continuer ? Cette histoire a-t-elle attiré votre attention ? Je l'espère, parce que c'était son objectif.

🙂 Il raconte mon expérience personnelle (j'écris à la première personne), implique des conflits (mon désaccord avec ma grand-mère), il est précis (« Quand j'avais treize ans »), reprend les dialogues et se termine par une révélation (je devrais parler aux autres que ça me plairait ou non).

Est-ce là l'histoire du siècle ? Certainement pas, mais ce n'est pas son but. Elle était là pour marquer votre esprit, pas pour gagner le prix Goncourt.

Sachez comment parler de votre livre en public

Parler de votre livre n'est généralement pas ce qu'un auteur a en tête lorsqu'il écrit. Après tout, si nous voulions nous montrer, nous aurions opté pour le théâtre plutôt que pour l'écriture. Il s'agit pourtant d'une étape nécessaire à lire.

La recette simplifiée pour cela ? Un zeste de courage et de courage pour y aller l'un envers l'autre, un sourire aimable et une histoire à raconter. C'est bien, tu es écrivain. C'est ce que vous faites le mieux.

🙂 Il ne vous reste plus qu'à décrocher votre téléphone et à écrire des courriels. Personne ne pourra le faire pour vous. Comme toujours, vous êtes la clé de votre propre succès. La seule personne qui puisse prendre en main votre vie d'auteur.

Maintenant, c'est à vous de jouer.

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Savoir parler de votre livre en public me semble essentiel pour réussir votre projet d'édition. Cependant, c'est loin d'être évident : parler de son livre est déjà effrayant, donc si vous devez parler davantage de vous-même ^^' j'avoue que pour ma part, cela me terrorise... mais j'apprends et je m'améliore de plus en plus.

Merci Jérôme pour ce point à la fois complet et intrigant !

🙂 Rendez vous vendredi pour un nouvel article !

Marieke

écrivain. C'est ça ce que vous faites de mieux.

🙂 Il ne vous reste plus qu'à décrocher votre téléphone et à écrire des courriels. Personne ne pourra le faire pour vous. Comme toujours, vous êtes la clé de votre propre succès. La seule personne qui puisse prendre en main votre vie d'auteur.

Maintenant, c'est à vous de jouer.

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Savoir parler de votre livre en public me semble essentiel pour réussir votre projet d'édition. Cependant, c'est loin d'être évident : parler de son livre est déjà effrayant, donc si vous devez parler davantage de vous-même ^^' j'avoue que pour ma part, cela me terrorise... mais j'apprends et je m'améliore de plus en plus.

Merci Jérôme pour ce point à la fois complet et intrigant !

🙂 Rendez vous vendredi pour un nouvel article !

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